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Dans les coulisses de Disney

L'histoire de Belle

Cet article porte sur l'histoire de Belle, la plus belle des filles qui fait chavirer les cœurs de nombreux hommes notamment la Bête, son partenaire avec qui elle partage l'affiche dans le film La Belle et La Bête réalisé en 1991 par Gary Trousdale et Kirk Wise.


L'origine du personnage de Belle : le conte La Belle et la Bête


Le personnage de Belle est issu du conte La Belle et la Bête, identifiable dans le monde entier grâce au numéro 425 C dans la classification Aarne-Thompson. Le conte aborde les thèmes de l’amour et la rédemption.


Le conte raconte l’histoire d’un riche marchand et ses 6 enfants, 3 fils et 3 filles, dont la fille cadette s'appelle Belle. Ses 2 grandes sœurs sont gâtées et capricieuses, elles n'ont de goût que pour le luxe et la richesse. Belle quant à elle, est douce, modeste et s’intéresse à la lecture. Elle a une relation très fusionnelle avec son père, au point de se sacrifier lorsque celui-ci est condamné à mort pour avoir cueilli une rose dans le domaine d’un monstre, la Bête. Mais contrairement à ceux à quoi on pouvait s'attendre, la Bête épargne Belle et lui permet de vivre dans son château. C'est durant sa vie de châtelaine qu'elle pu s'apercevoir que derrière les traits de la Bête souffre un homme victime d’un sortilège, il est en fait généreux et ne demande qu'à aimer et à se faire aimer.


Plusieurs versions du conte, on été édité. L’une des versions les plus anciennes de ce conte est celle d’Apulée, dans Amour et Psyché (extrait de l’Âne d’Or ou Les Métamorphoses), qui date du II siècle. Il faut ensuite attendre 1550, pour qu'une nouvelle version apparaît, celle de Francesco Straparola. Cette dernière est tirée du folklore italien et sera publiée dans ses Nuits facétieuses (Le Roi Porc, deuxième nuit, 1er conte).

Le conte apparaît en 1740 pour la première fois en France grâce à Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, dans un recueil de contes intitulé La Jeune Américaine et les contes marins, où différents passagers d’une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Le conte y est raconté par la femme de chambre de l’héroïne.

C'est seulement en 1757, que le conte devient célèbre lorsqu’il fut abrégé et repris par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans son manuel d’éducation Le Magasin des enfants. Elle fut quelques modifications à la version de De Villeneuve en supprimant toute la seconde partie du livre où elle racontée l’histoire de la dispute des fées qui expliquait l’origine royale de Belle et en ajoutant un dialogue dans lequel la gouvernante Mlle Bonne débat avec ses élèves. C’est sur cette version que sont basées la plupart des futures adaptations dont celle que nous connaissons des studios Disney.



Le personnage de Belle version Disney


De nombreuses années de travail ont été nécessaires pour obtenir l'histoire de La Belle et la Bête et le personnage de Belle tel que nous la connaissons aujourd'hui.

Quelques années après la mort de Walt Disney, en 1983, plusieurs artistes tels que Pete Young, Vance Gerry et Steve Hulett commencent à proposer des dessins et des synopsis de l'histoire du film. Dans cette version, le prince d'un riche petit royaume aime faire des courses en carrosse dans la forêt, ce qui effraie les animaux. La sorcière des bois le transforme en « grosse créature féline » pour le punir. Ce sont des animaux, et non des objets enchantés, qui tiennent compagnie à Belle dans un château. Belle est alors représentée comme une jeune femme dans le même état d'esprit que celle des princesses Disney de l'époque.

En 1984, Don Bluth propose de réaliser une première version animée de La Belle et la Bête, mais cette version ne sera jamais réalisée.

En 1986, Phil Nibbelink et Steven E. Gordon, écrivent un synopsis qui s'inspire du conte originel de 1757 et du film de Jean Cocteau sorti en 1946. Ils reprennent notamment la scène où Belle fait boire la Bête dans ses mains. Un faux faucon empaillé sert de confident et de compagnon à Belle, qui découvre que la Bête est en réalité un gentil seigneur ensorcelé par une méchante fée, mais l'histoire ne raconte ni comment cela a été fait ni pour quelle(s) raison(s).


En 1988, Jim Cox propose 2 nouveaux scénarios. Il situe l'action dans la campagne française au XVe siècle. Il garde les deux sœurs ainées (présent dans la version du conte de De Beaumont) et donne à Belle trois prétendants. Son père n'est ici plus un marchand, mais un inventeur. Au château de la Bête, où il est fait prisonnier, il rencontre des objets enchantés mais muets notamment des plats, des couverts et un chandelier qui sont en fait les domestiques du château. Il a eu cette idée, car il trouvait amusant d'imaginer des discussions entre le père de Belle (qui est inventeur) et les objets (qui sont des inventions). Belle, prenant la place de son père rencontre les objets magiques qui impressionnaient par sa beauté, se mettent à tout faire pour lui plaire. Le premier soir, le dîner se transforme même en un spectacle musical, les objets jusque-là muet, se retrouvent à avoir une voix et à chanter. Jim Cox ajoute aussi une scène où Belle au moment de se sauver du château se fait attaquer par une meute de loup et sauvé par la Bête, ce qui la fera tomber sous son charme. Mais ensuite, les prétendants de Belle et ses sœurs viennent au château pour attaquer la Bête et piller son château. A la fin, ils sont punis et transformés par magie en animaux qui reflètent leurs défauts tandis que Belle grâce à son baiser rend à la Bête son apparence humaine. Son scénario fut très apprécié par Michael Eisner, alors PDG de Disney, qui demande à Jeffrey Katzenberg, alors directeur des studios, de produire se film. Jim Cox transforme alors son synopsis en scénario, mais il est rejeté par Katzenberg.

Gen LeRoy est alors chargé de le scénario, il y ajoute de nouveaux personnages et de nouvelles situations. Dans cette nouvelle version, un magicien Greyfole transforme le prince Anton en bête pour avoir empoisonné son frère aîné, Albert, afin de s'emparer du trône. Christian, le troisième frère devient roi et se fiance avec Belle sous la surveillance de Lurk, un magicien qui a pour mission de veiller sur eux à la mort de Grefoyle. Belle est représentée comme un garçon manqué qui aime faire des farces. Jusque-là rien de très spéciale, mais Anton s'empare d'une mystérieuse pierre en forme de cœur qui lui permet de prendre l'apparence de son frère, qu'il transforme en bête. Il transforme également Lurk en souris et les domestiques en animaux et objets. Puis il recrute des gardes du corps en changeant des vautours et des requins en humains. Mais Belle arrive à libérer la Bête et ensemble, ils combattent Anton. Quand ce dernier tombe d'une falaise, le sort est rompu pour tout le monde, sauf pour Christian, condamné à rester à jamais une bête. Il rompt ses fiançailles, mais Belle reste avec lui, car elle a appris l'aimer tel qu'il est. L'amour de la jeune femme permet à Christian de retrouver son apparence humaine. Katzenberg rejette cette version qui ne raconte plus du tout la même histoire que celle du conte d'origine.

Il confie alors le projet à la scénariste Linda Woolverton, au producteur Don Hahn et au couple de réalisateurs Richard et Jill Purdum. L’intrigue est déplacée dans la France du XVIIIe siècle. Maurice, le père de Belle, redevient un marchand, ruiné, dont la sœur Marguerite, vient de s'installer à la maison où vivent la Belle, sa sœur Clarice et le chat Charley. Souhaitant la marier avec le marquis Gaston, Marguerite n'est pas d'accord avec le départ de Belle chez cette Bête afin de prendre la place de son père qui, après avoir volé une rose, est retenu prisonnier. Elle envoie alors Gaston attaquer le château. L’histoire se rapproche alors plus des contes originaux. Le personnage de Belle est assez proche de celui présent dans les histoires de De Villeneuve et De Beaumont. Mais Katzenberg trouve cela trop sombre.

C'est grâce à un séjour dans la vallée de la Loire en 1989, que les artistes parviennent à revoir l'histoire, tandis que Gary Trousdale et Kirk Wise, prennent la tête du film. Linda Woolverton retravaille son script avec quelques auteurs ainsi qu’avec le compositeur Alan Menken et le parolier Howard Ashman. Le personnage de Belle est alors totalement revu. Belle n’est plus une candide adolescente, mais une jeune femme d’une vingtaine d’années qui adore lire. Dans cette version, elle n'a plus de frères et sœurs. Elle n'a plus que son père, Maurice qui, redevient un inventeur. Il n'y a également plus de lien avec une famille royale. Belle est maintenant une jeune paysanne curieuse dont l’amour pour les livres paraît étrange. Elle est jolie et intelligente, ce qui attise la jalousie, elle se distingue des autres grâce notamment à son imagination qui lui permet de sortir de son quotidien. Elle est très proche de son père, qui s'occupe d’elle. Elle aime aller à la librairie qui lui permet de découvrir de nouvelles histoires, elle rêve de vivre d'amour et d'eau fraîche comme dans ses romans. C’est grâce à cette ouverture d’esprit qu’elle parvient à s’émerveiller en découvrant le château plus que spéciale et à découvrir la vraie nature de la Bête, là où les autres habitants du village, ne voient qu'un monstre. Belle est également une femme avec du tempérament, d'ailleurs, elle n’hésite pas à humilier Gaston, refusant de vivre avec lui comme une femme foyer dont les journées ne sont rythmées que par l'accomplissement de tâches ménagères. Ils tiennent alors l'histoire du film que l'on connaît aujourd'hui.

L’animation de Belle est au départ donné à Andreas Deja, il imagine représenter le personnage avec des formes généreuses, comme sur les peintures de Boucher et Watteau, mais finalement il animera le personnage de Gaston, et c'est James Baxter et Mark Henn qui sont désormais en charge de donner vie à Belle. Pour créer Belle, ils se sont inspirés de Judy Garland, Romy Schneider ou encore d’Isabelle Adjani qui a servi de modèle sur quelques concept arts. Les animateurs ont également observer Stoner lors de tournage des prises de vues de référence. Mais finalement, l’apparence définitive du personnage est trouvée par Roger Allers qui a réalisé des croquis où Belle est représentée avec le visage de Leslie Caron. Il imagine Belle avec une démarche légère comme les pas d'une danseuse ballerine, vêtue d’une robe bleue, car c'est une couleur rare dans la nature et qui permet de la différencier des couleurs des costumes orange, marron ou verts des villageois.






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